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Des hommes volontaires
Depuis plus de 100 ans, la Fédération est portée par des hommes, des chefs d’entreprises, Qui ont su de par leur vision stratégiques et leur volontarisme faire avancer le système ferroviaire. Certains d’entre eux ont plus particulièrement marqué les mémoires.
- Robert Pinot a dit « Non » !
Premier Secrétaire général de la Chambre Syndicale en 1899, il est connu pour sa « main robuste » et sa ténacité. Il est le premier qui fera face au gouvernement pour obtenir gain de cause en faveur des professionnels du secteur. Ancien diplômé de l’Ecole libre de Science politiques, un temps à la direction du Musée social, il insuffla aux professionnels de l’industrie ferroviaire, respect, confiance, volonté et foi en un défenseur commun. Il fut en 1901 nommé premier Secrétaire Général de l'UIMM.
- Pierre Sudreau et la naissance de la FIF
En octobre 1962, Pierre Sudreau démissionne de son poste de ministre au gouvernement du Général De Gaulle. Lors d’un déjeuner, son ami Louis Armand, alors président de l’UIC (Union internationale des chemins de fer), lui dit : « Tu as participé à la bataille du rail et bien la bataille continue. » Il l’invite alors à devenir « l’ambassadeur de la technologie ferroviaire française ». Celui-ci accepte pour trois ans. A ce moment-là, la FIF n’existe pas encore. Pierre Sudreau raconte : « J’ai accepté la présidence d’un rassemblement de toutes les forces vives –les industriels, la SNCF et les autres- pour partir à la conquête de l’Europe et ouvrir des perspectives pour l’avenir. Et, passionné, j’y suis resté plus de 30 ans… ». L’industrie ferroviaire française, alors regroupée uniquement en syndicats, jette les bases d’une réorganisation des structures de représentativité des industriels. Le 1er octobre 1963 en découle la Fédération des Industries Ferroviaires.
- Louis Nègre et la volonté d’aller plus loin
L’arrivée de Louis NEGRE a la tête de la FIF en novembre 2009 a marqué le point de départ d’une ère nouvelle : celle de l’élargissement de la coopération ferroviaire franco-allemande et de la nécessaire alliance de toutes les forces vives du secteur en Europe afin de faire face à la concurrence extra-européenne croissante. « Dépasser les lignes Maginaud du ferroviaire», tel est désormais le maître mot de la stratégie de la FIF.
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Les démarches
Des démarches concrètes qui ont évolué depuis plus d’un siècle
Standardiser via la normalisation : une démarche ancienne et toujours d’actualité
Dès les années 1890, « diverses circulaires révèlent la pression efficace de la jeune Chambre syndicale auprès des ministères des Travaux Publics, en matière notamment de normalisation. » En mai 1901, est même instituée une commission « chargée de codifier les cahiers du matériel roulant des chemins de fer et d’unifier les types de matériel. » Et même si les habitudes ont la vie dure, la Chambre syndicale persévère. En février 1919, alors que la reconstruction du pays se met en marche, la Chambre syndicale et les réseaux signent un accord afin de supprimer l’irrégularité des dates de passation de commandes. « Les administrations des chemins de fer s’engagent à faire simultanément leurs commandes autant que possible au début de chaque année. »La Création de l’OCEM, le 21 août 1919, un bureau d’études commun aux compagnies : l’Office Central d’Etudes du Matériel, est une nouvelle étape dans la standardisation des matériels roulants. La création de la SNCF, en 1937, participera pleinement à cette démarche, l’EPIC s’engageant dans une politique volontaire d’unification des types de matériel roulant ainsi que de valorisation des innovations du secteur.
La création du Bureau de Normalisation Ferroviaire, en 1994, à l’initiative de la SNCF, et au sein duquel le rôle des industriels s’est accru au fil des années, participe dorénavant pleinement à l’élaboration de normes européennes du secteur.
Valoriser le savoir faire des industriels du ferroviaire à l’international
La FIF dès les années 60 mène une action de promotion du savoir faire des industriels du secteur avec une présence institutionnelle forte et fréquente sur les salons ferroviaires nationaux et étrangers. L’européanisation, voire la mondialisation, du secteura profondément modifié cette action qui désormais s’inscrit davantage dans un rôle d’appui de ses membres à l’international par le biais de l’organisation de séminaires bilatéraux
Le cadre juridique du secteur ferroviaire a profondément évolué au cours de la décennie des années 90 avec, au plan européen, la parution de nombreuses directives européennes et l’adoption de nombreux paquets ferroviaires et au plan national la création de RFF (1997), le nouveau rôle des Régions comme Autorité Organisatrice des Transports depuis 2002 , le rôle accru des agglomération avec le retour en force du tramway, qui posent les bases du système ferroviaire actuel.
Les actions et missions de la FIF ont se sont fortement densifiées et diversifiées. S’ajoutent désormais :
- un rôle de balisage et d’orientation de ses membres dans le domaine de l’harmonisation technique européenne, y compris les volets de R&D, avec, corrélativement, un rôle d’interfaçage avec les instances européennes, en particulier l’UNIFE, et une coopération indispensable avec les autres fédérations nationales,
- un rôle de soutien à un dialoguerenforcé au sein de la filière ferroviaire afin d’aider à la rendre plus compétitive (philosophie contractuelle, établissement de nouveaux référentiels, retour d’expérience et management des connaissances,…).
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Les valeurs
Dès ses origines en 1899, un certain nombre de valeurs communes sont à la base de la fondation de la FIF, valeurs qui ont perduré à travers les décennies.
Solidarité
Dans les années 1860-1880, les industriels français du ferroviaire doivent faire face à une concurrence étrangère, en particulier américaine dès plus féroces, sans oublier le peu d’intérêt que portent les pouvoirs publics à ce secteur d’activité. Aussi, les industriels décident-ils de s’unir en mai 1899. Deux raisons motivent cette action :
- La renégociation d’une convention commerciale entre la France et les Etats-Unis qu’il convient de rééquilibrer
- La volonté des politiques de reléguer la participation du ferroviaire à l’Exposition Universelle de Paris, Porte de Vincennes et non au Champs de Mars comme pour les autres exposants.
C’est ainsi que le 4 mai 1899, nait la Chambre syndicale des Fabricants et Constructeurs de matériel pour Chemins de fer et Tramways.
Défense des intérêts de la Profession
Dès son origine, la Chambre syndicale s’emploie à défendre les intérêts de la Profession.
En 1899, Robert Pinot, secrétaire général du Syndicat, obtient gain de cause pour une participation des industriels à l’Exposition Universelle sur le Champs de Mars. Il tient ensuite tête au ministre du Commerce et de l’Industrie à propos de l’instauration de clauses sociales dans tous les marchés passés entre les collectivités publiques et l’industrie privée. Même s’il n’obtient pas satisfaction, la résistance fait date. Le Syndicat a montré qu’il était prêt à dire « Non ! ». Défendre en agissant : un leitmotiv.
Cohérence
La Chambre Syndicale intervient également pour améliorer l’organisation et la cohésion du secteur.
En Février 1919, un accord est signé entre les réseaux et la Chambre Syndicales afin d’assurer une régularité dans les dates de passation de commandes.
En Août 1919, est créé un bureau d’études commun aux compagnies (l’Office Central d’Etudes du Matériel –OCEM) afin de développer une certaine standardisation des matériels roulant via la normalisation.
En 1937, la création de la SNCF amorce une véritable politique volontaire d’unification des divers types de matériel roulant.
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Un réseau
Un réseau puissant
Un point commun, une force.
La Chambre syndicale des fabricants et constructeurs de matériel pour chemins de fer et tramways, puis la Fédération des industries ferroviaires ont été le fer de lance de l’union de professionnels de l’industrie ferroviaire. Depuis plus de cent ans, équipementiers, ensembliers, professionnels de la signalisation, des voies et du matériel roulant, font front commun pour mieux progresser et assurer un avenir meilleur au secteur. Un bel exemple qui confirme que l’union fait la force.
Un réseau qui s’étend
Une fédération loin d’être isolée. Dans les années 1990, l’arrivée d’’autres acteurs au niveau national et européen, oblige la FIF à élargir son réseau. En effet, jusque là, l’action de la Fédération s’inscrivait dans un monde ferroviaire relativement monolithique, dominé par la verticalité des relations et avec un nombre très restreint d’acteurs « stratégiques » (ministère des transports, SNCF et RATP).
Aux interlocuteurs traditionnels, s’ajoutent au plan national RFF, les Régions, les Agglomérations, mais aussi une Direction des Transports structurée et dotée de réels pouvoirs, CERTIFER (1er organisme notifié tierce partie créé en Europe), le BNF ou encore l’EPSF pour la sécurité. Au plan Européen, la FIF a su développer une coopération forte et étroite avec son homologue allemande la VDB sans oublier un partenariat avec l’UNIFE (Union des Industries Ferroviaires Européennes) créée en 1994.